lundi 10 août 2015

Le paradoxe du travail "social", débat sur FB, un juge de télé

Suite de http://pagetournee.blogspot.com/2015/08/le-capitalisme-se-maintient-parce-que.html

Il y a un paradoxe dans le travail "social" (employés d'ANPE, juge, peut-être même médecins, psy ou policiers) : le but de ces travailleurs un peu spéciaux est en réalité de s'autodétruire, de se mettre au chômage puisqu'il fondent leur beruf sur la déréliction des autres... pour la pallier. Mais de là à la susciter ou à s'en repaître pour se justifier, pour conserver leur place, évidemment, il n'y a qu'un pas. Ces boulots fondés sur la négation, en effet peuvent attirer des tordus (pas pas toujours comme la jolie histoire que je viens de rapporter* le montre.) CE SONT DES PROFESSIONS OU ON PEUT RENCONTRER LE MEILLEUR ET LE PIRE. J'AI CONNU LES DEUX. VOICI LE MEILLEUR.


* Un juge est un homme (ou une femme) comme un/e autre, lui/elle aussi a peut-être pris des râteaux, beaucoup, a été largué/e etc... ou a connu des succès, des amours heureux. Méfiez-vous toujours des défavorisés physiquement, je sais c'est odieux mais bon... expérience faite, mes amies. Ce qui ne signifie pas qu'il faut se fier aux favorisés d'ailleurs.. mais voilà.
Autrefois j'ai rencontré un juge sympa (réellement) qui m'a savoureusement tirée d'un certain pétrin. J'avais 20 ans (donc j'étais mineure à l'époque, en 70) et surtout... transporté un pote expulsé (politique) dans ma bagnole, bref, arrestation à la frontière -connement, un phare ne donnait pas!- le pote en prison illico et.... de moi, ils ne savaient que faire... garde à vue plutôt sympa, le brave gendarme qui n'arrêtait pas de me dire "mais si seulement vous aviez pensé à vérifier vos phares, nous on vous a juste arrêté pour ça, sinon"... Et comparution immédiate le lendemain matin ; épuisée par une nuit d'insomnie et le stress, au Tribunal, pendant que j'attends, je m'endors à poings fermés -les flics ne sont pas trop loin et m'ont laissé le banc pour moi seule- ... Et soudain, on me touche légèrement, je fais un bond, un gus était devant moi, un peu gêné d'avoir suscité ce réflexe disproportionné. "Je vous ai fait peur" ... "Euh oui.. non..." C'était le juge. Dans le cabinet (il y a prescription sinon je ne l'écrirais pas) il me fait asseoir, s'installe... et le voilà qui me dit d'emblée : "bon, vous ne saviez pas, évidemment que [...] était sous le coup d'un arrêté d'expulsion.." J'ai cru qu'il se foutait de moi un peu cruellement et m'apprêtais à la bagarre, sans plan a priori. Il a alors repris, fermement, en articulant bien, me fixant droit dans les yeux : "VOUS NE LE SAVIEZ PAS." J'ai enfin compris mais j'osais à peine tant c'était gros : "Euh... non.."... "C'est bien, donc il n'y a pas d'infraction." J'étais sonnée. Libre. Un gus, désolée de m'étendre, beau comme un Dieu, des yeux noirs profonds, (mmm en d'autres circonstances... mais bon) sans doute de gauche, ennuyé -honteux même- par ma réaction de peur devant lui qui lui avait fait comme un choc. 

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