lundi 13 juillet 2015

Comment l'esprit vient aux enfants suite. Dialogue sur FB. La génération panini. Celle de 48.



Tout à l'h, dans un petit troquet familial, j'ai bien dit familial et sympa, une famille mange comme d'autres sur la terrasse... mais les gamins (4 et 5 ans) eux, veulent obstinément rester dedans bien que la chaleur soit accablante. Rien à faire pour les faire dégager, la maman essaie, en vain, surtout l'aîné, il ne l'écoute même pas, assis sur un tabouret de bar, littéralement scotché à un écran géant de TV que je ne peux pas voir. (Ni la maman qui observe naïvement "il se plait mieux ici!") Intriguée, car dehors il y a plus d'animation, du moins pour un enfant me semble-t-il, je me retourne. Des clips comme on dit défilent en boucle... et là je comprends : sexe, sexe, sexe, plus ou moins soft, piscines, nanas aux gros seins (d'autres aux petits il en faut pour tous les goûts), caméra zoomée sur les fesses d'autres, de toutes couleurs, des mecs (mais pas nus, eux!) avec motos, provoc, danses sexy le tout sur fond d'alcool (verres entrechoqués en permanence) et de grosses bagnoles ritulantes (euh ! rutilantes) qui par moment démarrent en trombe on ne sait pourquoi, sur une musique nulle et répétitive, quatre notes en boucles, point c'est tout. Aucun scénar, juste des images et un "son" en vrac qui correspondent à ce qu'une certaine "culture" mais peut-on appeler cela culture? nous véhicule non stop, nous martèle, nous hurle dans les oreilles que c'est cela qui est enviable, bien, heureux, des filles sexy aux dents éclatantes, à demi nues, qui ne demandent qu'à être un peu bousculée avec un sourire orgastique, des mecs à grosses bagnoles qui frétillent des hanches, de l'alcool des rires et du fric. Puis ils vont retrouver papa maman un peu grassouillets finissant leur steack fritte et embarquer au camping du Castellou dans leur caravane Ikéa à coté du gosse des voisins qui hurle toute la nuit et les empêche de dormir. Ils vont mépriser leurs parents si peu sexy, si laids, si tristes, à la vie si médiocre, mesquine, absorbés par le prix des places ("ça a encore augmenté par rapport à l'an dernier et la rivière est de plus en plus sale"). Ils rêveront non de changer le monde mais de villas californiennes avec piscines géantes et belles nanas. Voilà ce qu'on inculque sans les mots aux gamins, voilà ce qui ensuite les fonde à la détresse, rancoeur ou délinquance éventuellement. Et ce gosse dans la cour de récré trouvera naturel de prendre une petite fille et de la jeter au sol et il ne comprendra pas qu'il soit griffé (si toutefois il est griffé!) 
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S : cela, et la démission des parents... un enfant de 5 ans...même si on ne veut pas utiliser la force, il y a des moyens de les faire bouger, me semble t il...
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H : mais 1 la mère semblait sympa (genre liberté des gamins) sans se rendre compte de ce que cela impliquait 2 on était ds un lieu public et risquer des larmes etc... peut-être n'osait-elle pas. La question est de ces clips ouverts à tous et non celle des parents.
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S : un peu les deux quand même. 
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H : Oui, tu as raison, sauf que paradoxalement parfois en croyant bien faire (ne pas traumatiser les enfants, les laisser vivre pour eux mêmes, ne pas faire ingérence etc..) on est trop permissif parce qu'on ne se rend pas compte comme cette maman ce que l'enfant est en train de voir. Exemple j'avais autorisé mon gamin à aller chez un petit voisin de l'immeuble voir un film (loué) sans me rendre compte et de même c'est par hasard que je me suis aperçue qu'il s'agissait d'un film d'épouvante hard et que le "maître des lieux" passait en boucle à ses potes les scènes les plus horribles. La mère était TB (mais pas là) et je ne crois pas avoir été une mère inattentive mais on ne peut être plus fort que ce matraquage.
 Et voilà qu'un gus engueule (gentiment) un client qui arrive torse nu (chaleur d'enfer en ce moment)... Par contre les c de nanas en grand écran non stop pas pb. Drôle de truc.
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S :  ce sont des femelles.. lol...
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M : Triste monde plus d'enfance avec l'aval des parents malheureusement
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D : Les parents sont inconscients.
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G : plus le mépris des femmes. Ou est la conscience des adultes ? le proprietaire de ce cafe est responsable. Il y a correlation il me semble entre le "nourriture servie " et la "nourriture psychique deversee". c'est le debut de l 'enfer.
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V : Les parents new age sont lobotomisés et n'ont aucun recul critique sur leur environnement- pas étonnant que les garçons deviennent des phallocrates et puis ils auront le mantra : " libre ch-oooooo-iiiii-x" pour s'en justifier.
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H : Curieux phénomène: les gens de la génération d'après guerre (qui actuellement ont 60 ans ou plus) ont svt, et ds tous les milieux, été élevés hard, coups, peu de valorisation, injustices, exigences parfois démesurées, et pire encore (refus de les laisser étudier) au boulot dès que possible etc... Ils ont dû mériter chaque bouchée de pain avalée, chaque livre offert parfois, surtout adolescents ("nous à ton âge on était en guerre, tiens toi satisfait de ce qu'on t'offre".) De fait, ils ont détesté leurs parents (ne comprenant pas pourquoi ce traitement, surtout vers l'adolescence.) 

Puis, croissance oblige, ce fut le règne de l'enfant roi (dans les pays industrialisés parce qu'ailleurs, ils bossaient à 4 ans!) et la génération opprimée (la mienne) a élevé ses enfants en totale opposition avec le mode éducatif qu'ils avaient subi... avec l'exagération que cela suppose parfois. Et 20 ans après, cette génération là a souvent suivi le mouvement avec ses propres enfants, mais en pire parce que chez eux il n'y avait pas le sous bassement idéologique qui motivait leurs parents et atténuait les excès (je n'ai jamais tergiversé par exemple sur les études et la culture, le bac était un point non négociable) mais au contraire un socle socio économique délétère, la surconsommation, le fric, (un enfant, un ado surtout rapporte aux firmes qui fabriquent des layettes, des équipements spéciaux, puis des portables, des e phone, des tablettes, des chaussures de marque, l'enfant est un créneau ultra juteux..) Le système s'est magnifiquement tiré d'affaire en récupérant l'engagement libertaire des parents d'après guerre, ceux de Mai 68.. La liberté est devenue la liberté d'avoir l'e phone le plus top, elle est devenue permissivité et à la limite ressemble de la part des parents à de l'indifférence. Ainsi laisse-t-on un gamin de 4 ans regarder des clips porno (sans y faire attention) qui vont orienter sa sexualité vers le viol, mépris des femmes, la flagornerie et envie des riches et des "beaux" des winners... et mépris de leurs parents qui ne correspondent pas ou pas tout à fait au modèle et il le faut car c'est cette frustration qui va faire consommer encore et encore et les parents et plus tard les enfants.
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V :  Voilà. Sauf que j'ai bien peur que les parents soient trop lâches. Toujours dans la négociation, jamais dans l'autorité constructive.
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H : Oui. Les gens de la génération d'après guerre étaient tout de même dans l'autorité, mais pesée, à bon escient: on savait dire non, non aux surconsommations toxiques (les thriller ou bandes dessinées ultra sanglants car à l'époque il n'y avait pas encore de films ou clip porno) non au refus d'étudier (un minimum) non à prendre une moto sans savoir la conduire, non à la délinquance. Tandis que cette génération devenue adulte semble ne plus savoir s'affirmer contre ses propres gosses, ne plus savoir dire non. (A milieu social identique). Cela tient à ce que sa tache est plus difficile depuis que la société en "croissance" et ses affairistes se sont emparés de l'enfant comme cible de consommation, le créneau est extrêmement porteur (on culpabilise les parents s'ils ne s'alignent pas sur les désirs suscités de leurs gamins) et sur les plans basiques même les plus inacceptables pour un gosse, les plus saugrenus : jeux, frime (fringues), moto, informatique et surtout cul ! significativement, dès 12/13 ans comme si pour les besoins du commerce, de la croissance, la puberté était avancée physiologiquement (!) Ainsi élargit-on le marché de plus en plus bas. D'où, qu'un gamin de 5 ans soit scotché devant un clip de cul n'a eu l'air de ne déranger personne (sa mère ne s'en est pas aperçue mais les autres clients si et ils en riaient) sauf moi. "Ça a l'air de lui plaire dis donc!" Sacré petit bonhomme va, il promet..


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